C’est une question humaine

Malgré la notion souvent acceptée que les athlètes sont des durs à cuire et qu’ils peuvent survivre à toutes les tempêtes, la réalité est que les athlètes peuvent également souffrir de problèmes de santé mentale. Un Canadien sur cinq souffre de dépression, d’anxiété, de problèmes de consommation de drogues ou d’autres problèmes mentaux et seulement un tiers des personnes nécessitant des services de santé mentale les reçoit en réalité. Ces statistiques alarmantes sont les mêmes pour les athlètes : la maladie mentale est aussi fréquente chez les athlètes que dans la population générale.

La vérité est que personne n’est immunisé contre les problèmes de santé mentale, même les athlètes de haut niveau. Il est clairement reconnu que les athlètes ont tendance à connaître des circonstances de vie, une pression et des attentes différentes de celles que vivent les non-athlètes, ce qui peut entraîner une tendance à minimiser les signes de faiblesse et l’impression qu’il faut continuer malgré tout.

Le sport amène une personne à affronter des défis uniques et ces circonstances, qui peuvent parfois avoir une incidence négative sur son humeur et son mode de fonctionnement. De plus, certains sous-groupes d’athlètes sont à haut risque de maladie mentale. On parle ici des athlètes qui approchent de leur retraite et de ceux qui connaissent des échecs sportifs.

Récemment, le personnel et les fournisseurs de services sportifs de l’Institut canadien du sport de Calgary ont eu la chance d’en apprendre davantage sur les problèmes de santé mentale et sur leur rôle d’accompagnateur pour les athlètes avec qui ils travaillent. Le séminaire, organisé par le partenaire de Plan de match, Morneau Shepell – une firme de consultation en ressources humaines et technologie qui offre de l’aide aux employés et des conseils sur la santé, les avantages sociaux et la retraite – informera le personnel sur la santé mentale, la manière de reconnaître les signaux d’alerte chez les athlètes et les moyens qu’ils peuvent prendre pour apaiser la situation.

Grâce au partenariat avec Morneau Shepell, les athlètes du programme Plan de match ont accès à une gamme de services de soutien en santé mentale. Le but est d’amener le personnel et les fournisseurs de services à soutenir les athlètes qui pourraient souffrir de problèmes de santé mentale en créant des ponts avec l’aide professionnelle.

Un des messages clés du séminaire est que la maladie mentale n’est pas un signe de faiblesse et qu’elle devrait être prise au sérieux au même titre qu’une blessure physique. Jay Keddy, aide-entraîneur pour l’équipe féminine canadienne de ski alpin, dit qu’il a l’habitude de jongler avec les blessures physiques dans son sport, mais que la maladie mentale fait elle aussi partie du jeu. « Ce programme peut nous aider à gérer mieux et plus rapidement les problèmes que si nous étions seuls. Cela donne confiance de savoir qu’un soutien peut être offert », dit Keddy.

Le séminaire a également pour but de décrire les symptômes de diverses maladies mentales, comme la dépression majeure, ce qui peut aider les fournisseurs de services sportifs à reconnaître les signes qui indiquent qu’un athlète peut souffrir de bien plus que la pression qu’il subit dans son environnement sportif. Keddy ajoute « parfois, il y a des problèmes qui dépassent le monde du sport. Il ne s’agit pas toujours d’un problème de santé mentale lié au sport, mais peut parfois s’agir de dépression ou de traumatisme d’enfance, ce qui peut être plus difficile à traiter. »

Lorsque des problèmes de santé mentale apparaissent, cela peut avoir des conséquences immédiates sur la performance, mais ce qui est le plus inquiétant est que la santé mentale peut avoir une incidence sur la vie de l’athlète au-delà du sport. Pour le chef d’équipe paramédical de l’Institut canadien du sport de Calgary, Shayne Hutchins, cela va au-delà de l’expérience sportive. Si un athlète lui confie quelque chose de préoccupant, il y répondra avec la plus grande délicatesse. « Pour moi, tout à coup, c’est une question humaine qui n’a plus rien à voir avec le sport. Il faut aider les gens à gérer leur vie et leurs problèmes », dit-il.

Tanya Dubnicoff est la chef d’équipe pour le développement de l’athlète au Centre de cyclisme de Calgary, championne du monde, détentrice du record mondial et trois fois olympienne en cyclisme sur piste. Elle se rappelle avoir demandé de l’aide dans une passe difficile de sa carrière. Maintenant comme entraîneuse, elle reconnaît la responsabilité de prendre soin de ses athlètes et de ne pas seulement se concentrer sur l’entraînement et la performance.

Ultimement, Dubnicoff dit que c’est acceptable de dire que l’on ne va pas bien. « Voilà la zone grise dont nous ne parlons pas nécessairement », dit-elle. « Nous savons tous comment demander “comment ça va?”, mais il s’agit de s’occuper de l’athlète au-delà de leur performance. »

Le programme Plan de match offre aux athlètes canadiens l’accès à des services, des ressources et des programmes. Les athlètes et les entraîneurs sont invités à communiquer avec le centre canadien multisport de leur région pour en apprendre davantage sur les conditions d’admissibilité des athlètes au programme Plan de match. Pour plus de renseignements, visitez www.mygameplan.ca, à Calgary, communiquez avec Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

Institut canadien du sport de Calgary : @csicalgary
Rédigé par Kristina Groves: @kngrover
Photo de Dave Holland: @CSICalgaryPhoto
10/08/16


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