ONPEUT cultiver une culture
La culture est un élément délicat. Les définitions du mot abondent, apparemment sans fin dans leurs itérations, mais en termes simples, comme nom, c’est simplement la façon de vivre pour un groupe de personnes. Elle provient de toutes les manières de l’existence humaine, émergeant au fil des générations jusqu’à ce qu’elle devienne la façon dont les choses ont toujours été.
Mais c’est aussi un verbe, cultiver, c’est-à-dire faire croître de la matière vivante dans un milieu culturel. De cette façon, nous pouvons favoriser la croissance de divers organismes dans les conditions appropriées.
Rassemblez le verbe et le nom et vous obtenez l’idée que nous pouvons cultiver une culture; nous pouvons favoriser le développement d’une façon de travailler pour un groupe de personnes.
Bien que la définition de culture (et de cultiver) soit relativement simple, créer, changer et vivre la culture demande un effort bien plus grand. Créer une culture, dans n’importe quel lieu ou organisation, exige un effort soutenu extraordinaire.
Et à quelle fin? Eh bien, dans le sport, cultiver la bonne culture (une culture d’excellence) mène à une chose très souhaitable : la constance de la haute performance.
« Nous comprenons que notre culture organisationnelle a probablement un effet important sur la performance », explique Cathy Tong, directrice, Haute performance – Longue piste à Patinage de vitesse Canada. « Si nous pouvons nous efforcer de créer une culture de haute performance, nous pouvons en tirer de nombreux avantages. »
C’est un résultat évident, mais difficile à atteindre.
Des dizaines d’années de succès précèdent aujourd’hui les patineurs de vitesse longue piste les plus rapides. Alors, pourquoi et comment prendre une des équipes les plus prospères au pays et bâtir une meilleure culture? Il s’avère que même dans un sport qui a toujours été l’un des meilleurs au Canada, il y a place au changement, à la croissance et à l’amélioration.
L’approche consiste à comprendre que vous n’avez pas besoin de continuer à faire ce que vous avez toujours fait, même si ça fonctionne. C’est la compréhension qu’il peut y avoir, et qu’il y a, une meilleure façon de faire les choses.
Lorsque Bart Schouten, entraîneur de l’équipe nationale à Patinage de vitesse Canada, est arrivé au Canada il y a douze ans des Pays-Bas, chaque groupe d’entraînement travaillait en vase clos. « Les patineurs étaient en concurrence, mais les entraîneurs aussi », se rappelle-t-il. Beaucoup de médailles ont été remportées malgré cela, mais avec le temps, les lacunes dans la culture entourant la réussite ont été révélées.
Changer la tendance de la mentalité de cloisonnement a pris des années, mais les choses sont maintenant différentes.
« Un élément qui est vraiment différent maintenant est la confiance », affirme Todd McClements, entraîneur de l’équipe nationale à Patinage de vitesse Canada, qui travaille de concert avec M. Schouten, entraîneur du groupe masculin de longue piste. « Vous ne pouvez pas en arriver là sans pouvoir vous fier les uns aux autres. »
M. Schouten est d’accord. La confiance, dit-il, a permis une culture de coopération, utilisant l’expertise de chacun. « Il faut un groupe de personnes qui veut apprendre à se connaître, qui veulent vraiment travailler ensemble », explique-t-il. « C’est un groupe qui a appris au fil du temps que c’est la coopération qui vous amène le plus loin. »
L’équipe de soutien intégré fait partie de ce groupe et de son expertise, et son ouverture à travailler ensemble, comme le suggère M. Schouten, est un élément important de ce qui a rendu possible un changement de culture. « Cela ouvre la porte pour que l’équipe de soutien intégré puisse jouer un rôle plus important », dit M. Schouten.
Au cours des dernières années, l’équipe de soutien intégré a été une unité solide et efficace, mais l’une des lacunes était un manque de pollinisation croisée constante entre les disciplines. Cela s’est produit parfois, mais pas toujours. L’équipe a reconnu qu’elle voulait améliorer cette situation.
Le changement de culture était déjà commencé depuis plusieurs années, mais c’est le bilan de l’année 2018 qui a donné le cap à la culture qui a émergée au cours de la période quadriennale suivante. Mme Tong souligne que la confiance, la transparence, la clarté et l’approche individualisée au sein de l’équipe sont des facteurs clés de la création de la nouvelle culture.
Rassembler les athlètes, les entraîneurs et l’équipe de soutien intégré pour définir les valeurs communes était le point de départ. Ce qui en a découlé, c’est une équipe d’experts interdisciplinaires qui fonctionne en harmonie, mais pas toujours parfaitement, avec les entraîneurs, les athlètes et le personnel.
Tissant tous les fils ensemble est l’équipe de gestion de la haute performance, un groupe créé pour surveiller chaque signal et les traiter en utilisant un processus itératif et fluide pour trouver des solutions en se fondant sur l’expertise de l’équipe de soutien intégré, le contexte des entraîneurs et de superbes voies de communication.
L’équipe de gestion de la haute performance est composée de Mme Tong, de Dave Paskevich, professeur adjoint à la Faculté de kinésiologie de l’Université de Calgary et conseiller en performance mentale à Patinage de vitesse Canada, et de Scott Maw, physiologiste de l’exercice à l’ICS de Calgary et chef de l’équipe de soutien intégré à Patinage de vitesse Canada, qui se rencontrent chaque semaine pour discuter de tous les détails sur qui, quoi, où, quand et pourquoi.
« Il s’agit de ce que vous entendez, voyez, captez, comme dans la métaphore des satellites », dit M. Maw, qui travaille avec l’équipe de longue piste depuis plus de 15 ans. « Nous partageons tous les renseignements et les signaux et nous nous assurons de les obtenir. Il y a maintenant un processus pour traiter les problèmes. Cela n’aurait jamais été possible auparavant. »
Au cœur de tout cela, il faut s’assurer que les athlètes, chacun d’entre eux, obtiennent ce dont ils ont besoin en intégrant les commentaires et le contexte de chacun pour trouver la bonne solution.
« Nous ne faisons pas que cocher des cases », dit M. Maw. « Si les membres de l’équipe de soutien intégré ne travaillent pas ensemble, ne partagent pas et ne résolvent pas les problèmes, ils ne sont pas aussi forts que lorsqu’ils le font. L’expertise de chacun dans son propre domaine contribue aux solutions. »
De toute évidence, l’équipe de gestion de la haute performance, l’équipe de soutien intégré et la communauté de l’ICS Calgary ont joué un rôle déterminant dans la recherche et la mise en œuvre des meilleurs outils de gestion de la performance, que ce soit la plus récente technologie pour la surveillance des athlètes ou l’établissement d’un modus operandi de l’équipe de soutien intégré auquel tout le monde croit et s’engage.
L’enthousiasme de M. McClements quant à la culture qu’il vit maintenant est palpable. « Le personnel d’entraînement est vraiment une équipe », dit-il. « La confiance que nous avons envers notre équipe de soutien intégré est énorme. Je fais confiance à tous les membres de l’équipe de soutien intégré, et cela me permet de travailler avec eux. »
Le changement dans la culture (axé sur la performance, dirigé par l’entraîneur et réalisé par l’athlète) a eu une grande incidence sur la manière d’être de l’équipe. Cela va beaucoup plus loin que l’équipe de soutien intégré et les entraîneurs, cela s’est également infiltré dans le cœur des athlètes.
« Ted a perdu la tête lorsque Graeme a battu son record mondial », se souvient M. McClements, qui fait référence au record mondial de 10 000 m de Graeme Fish lors des Championnats du monde simple distance de 2019, qu’il a repris de son coéquipier et champion olympique de 2018, Ted-Jan Bloemen. « Il l’a serré dans ses bras. »
Cela pourra assurément soutenir l’équipe alors qu’elle se dirige vers Beijing en 2022. Mais si vous pensez qu’ils sont assis les pieds en l’air, se félicitant de leur fait accompli, soyez assuré que ce n’est pas le cas. Cultiver la culture est une aventure continue qui ne se termine jamais, et cette équipe le sait.
« Ce n’est pas parfait », déclare M. Maw. « C’est pourquoi nous devons continuer à nous écouter et à nous adapter. Ce qui fonctionne en cette période quadriennale ne fonctionnera probablement pas la prochaine fois, c’est un processus cyclique. Ce qui importe, c’est l’écoute. Il y a encore des lacunes, il suffit d’essayer de les combler. »
Institute Canadien du Sport de Calgary: @csicalgary
écrit par: Kristina Groves @kngrover
photos de: Dave Holland @DaveHollandPics
2 février 2022
À propos du réseau ISOP
Le Réseau des instituts du sport olympique et paralympique du Canada (RISOPC) offre des environnements d’entraînement de classe mondiale aux athlètes de haut niveau et aux entraîneurs à travers le Canada. L’équipe d’experts offre de l’expertise en sciences et en médecine du sport, des services d’entraînement, de recherche et d’innovation, de formation ainsi que le programme Plan de match afin de soutenir des performances menant au podium et un plus grand nombre de médailles pour le Canada. Le Réseau des instituts du sport olympique et paralympique du Canada comprend quatre instituts canadiens du sport (Pacifique, Calgary, Ontario et Québec) et trois centres canadiens du sport (Saskatchewan, Manitoba et Atlantique).
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