ONPEUT vous aider à guérir
L’angoisse de la blessure
Les athlètes se blessent souvent, surtout dans les sports à haut risque, et la longue route vers le retour au jeu peut être extrêmement incertaine et difficile. Les genoux, les cerveaux, les épaules, les hanches, et, oui, même les cœurs peuvent être brisés, endommagés, tendus, tirés, et déchirés. Les lois de la physique l’emportent toujours.
Mais les athlètes guérissent aussi. Ils réparent leurs genoux, cerveaux, épaules, hanches et cœurs avec une résolution impressionnante. Bien qu’ils ne puissent pas effacer une course perdue, le petit moment où leur genou s’est déchiré ou l’angoisse qu’ils vivent à la suite d’une blessure, ils peuvent encore et toujours affronter le défi de la guérison.
Et qui est là pour les aider à recommencer, à guérir et à retourner au sport qu’ils aiment?
Retour à la santé
La récupération et la réadaptation ne sont pas possibles sans un effort coordonné et soutenu de la part de l’athlète et d’une équipe d’experts médicaux du Réseau des instituts de sport olympique et paralympique du Canada (RISOP). Dans la plupart des cas, l’équipe de soutien intégré est appelée à remplir ce rôle le plus important : les médecins du sport, les chirurgiens orthopédistes, les physiothérapeutes, les thérapeutes sportifs, les préparateurs physiques et les massothérapeutes.
Le processus qu’ils suivent porte un nom : Le « Retour à la santé », ou « Retour à la performance », est un point de vue relativement nouveau sur le bien-être des athlètes qui a émergé partout au Canada dans un effort concerté pour identifier les normes et les stratégies visant à traiter les blessures des athlètes. Il s’agit surtout de guérir le corps, mais il englobe aussi la santé mentale et les facteurs sociaux, une approche biopsychosociale.
Un symposium national tenu à Calgary en 2019 a réuni des experts et des praticiens de tout le Réseau ISOP pour commencer à officialiser une stratégie nationale de retour à la santé.
« Cela fait partie de l’évolution du sport, où une approche plus globale de la santé des athlètes est en émergence », explique Matt Jordan, directeur, Sciences du sport à l’Institut canadien du sport de Calgary (ICS Calgary). « Vous ne pouvez pas réussir sur la scène internationale si vous n’avez pas de stratégie en matière de santé. »
M. Jordan affirme que l’idée derrière le retour à la santé est de fournir aux athlètes un carrefour centralisé pour leur réadaptation, ainsi que les ressources nécessaires pour y rester aussi longtemps que nécessaire.
Il s’agit d’un travail en cours et le Réseau ISOP a mis en place des éléments en se basant sur ses propres ressources pour soutenir les athlètes blessés partout au pays. Il existe plusieurs emplacements dans le réseau avec des programmes officiels.
Les genoux et les cerveaux
L’an dernier, dans le sport de ski cross, l’équipe nationale a subi sept blessures à la fin de la saison. La plupart étaient des blessures au genou, et beaucoup d’entre elles ont été chirurgicales. Étonnamment, parmi les sept athlètes, cinq sont de retour sur la neige et quatre ont récemment fait partie de l’équipe olympique de Beijing. Craig Hill, chef de l’équipe de soutien intégré – Ski Cross chez Canada Alpin et préparateur physique à l’Institut canadien du sport, Pacifique (ICS Pacifique), en collaboration avec Isabel Aldrich-Witt, responsable du programme de retour à la performance à l’ICS Calgary, ont joué un rôle déterminant dans leurs récupérations.
Une fois qu’un athlète est blessé, M. Hill et Mme Aldrich-Witt mettent en commun leur expertise avec d’autres membres de l’équipe de soutien intégré pour offrir les meilleurs soins aux athlètes. Une fois la phase d’urgence initiale de la gestion des blessures terminée, les décisions concernant le traitement, comme la chirurgie, sont prises et un plan de rétablissement est établi. Puis, un athlète se joint à un programme au sein du Réseau ISOP et il demeure centralisé jusqu’à ce que la réadaptation soit terminée. La récupération après une chirurgie du genou peut prendre entre neuf mois à deux ans.
« L’objectif est de les aider à se rétablir mieux qu’avant la blessure », explique Mme Aldrich-Witt. Elle dit que tous les athlètes avec lesquels elle a travaillé depuis le début du programme en 2019 se sont rétablis.
En tant que spécialiste de la réadaptation des blessures aux genoux, Mme Aldrich-Witt apporte des compétences uniques à ses traitements, en se basant sur une approche d’exercice fondée sur des preuves, plutôt que sur une thérapie manuelle. Au début, l’accent est mis sur la réduction de l’enflure et l’amplitude des mouvements. Ensuite, il y a le développement de la force, où l’athlète doit atteindre à nouveau sa force et sa puissance d’avant la blessure, déterminées chaque année à l’aide de tests initiaux. Un travail dynamique et un retour à la neige sont les prochaines étapes.
Avec plus de 35 praticiens de l’équipe de soutien intégré de Ski Cross, M. Hill affirme que la communication peut parfois être difficile. Mais ils se rencontrent fréquemment pour partager des détails essentiels. « Une grande confiance règne dans toute l’équipe, explique-t-il. Bien que nous ne soyons pas toujours en accord et que nous ne partageons pas tous la même philosophie, je sais que je peux m’exprimer et que nous pouvons avoir une conversation professionnelle. » Le processus est productif, car il maintient ce qu’il y a de mieux pour l’athlète.
Voir les athlètes retourner à la compétition après une blessure et un processus de réadaptation intense est extrêmement gratifiant pour les membres de l’équipe de soutien intégré comme Craig Hil et Isabel Aldrich-Witt. « Nous ne célébrons pas suffisamment cela, dit M. Hill. Le retour au sport est une étape importante pour ces athlètes. »
Dans les sports où les chutes et les collisions sont fréquentes, ce sont les commotions cérébrales qui peuvent être débilitantes et effrayantes. L’équipe de l’Institut national du sport du Québec (INS Québec) a mis sur pied la clinique interdisciplinaire des commotions cérébrales afin d’offrir aux athlètes les meilleurs soins possible. La clinique offre une approche multidisciplinaire et intégrée avec un niveau de spécialisation élevé.
Thomas Romeas, chef de la recherche et de l’innovation à l’INS Québec, affirme qu’une fois qu’une commotion cérébrale est subite, une gestion systématique et un plan de retour à la santé sont mis en place. « Notre objectif principal est de protéger l’athlète et de lui offrir la meilleure récupération possible, d’accélérer le retour à la performance et de réduire le risque d’une nouvelle commotion ou blessure. »
La Dre Suzanne Leclerc, chef de la direction médicale de l’INS Québec, a joué un rôle déterminant dans l’élaboration des lignes directrices du Réseau ISOP pour les commotions cérébrales, un effort de collaboration national. M. Romeas souligne que, puisque les commotions cérébrales sont de nature multimodale, il est nécessaire de faire appel à des experts de différents domaines pour mieux comprendre le traitement. « Cela ne sera possible qu’avec toutes nos ressources nationales, nos connaissances et notre expertise partagées, dit-il. Et le Canada a tout ce qu’il faut pour être pionnier dans ce domaine. »
Des cœurs guéris
Pour Dave Ellis, directeur de haute performance, Ski Cross chez Canada Alpin, les avantages du programme de retour à la performance sont formalisés et centralisés et représentent un intérêt pour de nombreux athlètes de ski cross. M. Ellis affirme qu’il compte beaucoup sur les spécialistes du Réseau ISOP, puisque celui-ci ne fait pas partie du programme de ski cross, pour s’assurer que ses athlètes blessés reçoivent les soins dont ils ont besoin, y compris en santé mentale.
« Le programme de retour à performance est une valeur ajoutée importante à notre programme de ski cross, affirme-t-il. Tout se passe à l’interne et les athlètes ont droit à un programme plus concentré et plus collaboratif. » Le même niveau de soins est offert entre les membres du Réseau ISOP et il permet aux athlètes de rester près de chez eux pendant la récupération.
Toute la communauté sportive est de plus en plus consciente que l’approche envers le bien-être des athlètes évolue pour aborder tous les aspects de la santé humaine, y compris les cœurs brisés. Pour M. Jordan, directeur des sciences du sport à l’ICS Calgary, ce que le Réseau ISOP offre est une expertise évolutive et régionale en soutien intégré dans le retour à la performance. « Au bout du compte, les athlètes doivent savoir que s’ils se blessent, quelqu’un sera là pour s’occuper d’eux. »
Institute Canadien du Sport de Calgary: @csicalgary
écrit par: Kristina Groves @kngrover
photos de: Dave Holland @DaveHollandPics
2 février 2022
À propos du réseau ISOP
Le Réseau des instituts du sport olympique et paralympique du Canada (RISOPC) offre des environnements d’entraînement de classe mondiale aux athlètes de haut niveau et aux entraîneurs à travers le Canada. L’équipe d’experts offre de l’expertise en sciences et en médecine du sport, des services d’entraînement, de recherche et d’innovation, de formation ainsi que le programme Plan de match afin de soutenir des performances menant au podium et un plus grand nombre de médailles pour le Canada. Le Réseau des instituts du sport olympique et paralympique du Canada comprend quatre instituts canadiens du sport (Pacifique, Calgary, Ontario et Québec) et trois centres canadiens du sport (Saskatchewan, Manitoba et Atlantique).
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