Prêt pour le feu des projecteurs
Debout en chaussettes, devinant instinctivement la prochaine manœuvre, suivant la performance de l’athlète corps et âme. C’est comme ça qu’on retrouvera Kyle Shewfelt, médaillé d’or olympique en 2004, travaillant comme analyste en gymnastique pour la CBC lors des prochains Jeux olympiques d’été de Rio. Son approche est peut-être inhabituelle, mais elle est honnête : il a découvert qu’il n’est simplement pas à l’aise assis à un bureau.
« Les paroles ne me viennent pas lorsque je suis assis, je me sens dégonflé. Alors, j’ai commencé à me tenir debout. Je suis libre, et les paroles me viennent avec plus d’énergie », raconte Kyle, qui animera ses troisièmes Jeux. « En tant qu’ancien gymnaste, j’ai développé un sixième sens pour les prochaines manœuvres, poursuit-il. J’attrape la barre avec l’athlète. » Kyle est ravi d’avoir l’occasion de partager ses connaissances – il connaît la plupart des routines des athlètes par cœur – ainsi que sa passion pour la gymnastique avec les milliers de téléspectateurs regardant les Jeux.
Pour Kyle, l’un de six anciens de l’ICS Calgary jouant le rôle d’animateur pour la CBC à Rio, deux facteurs clés contribuent au succès d’un animateur : des recherches et de la préparation exhaustives ainsi qu’un réel enthousiasme pour la compétition qui se déroule. Le plus grand défi, toutefois, et souvent le plus difficile à relever, c’est de réussir à transmettre aux téléspectateurs ses connaissances et sa passion efficacement et de façon divertissante.
« La concision est très importante et extrêmement difficile à atteindre », confirme Kelly VanderBeek, athlète olympique et skieuse alpine devenue animatrice. À la télévision, les commentaires longs ou complexes n’ont pas leur place. Kyle abonde en ce sens : « Il faut savoir quand parler et quand laisser l’action parler d’elle-même. Il faut mettre le doigt sur les moments où l’action est plus éloquente que les paroles. Je veux que mes commentaires complètent la performance plutôt que de distraire de celle-ci. »
En plus de sensibiliser les téléspectateurs, les analystes racontent des histoires et réagissent à ce qui se passe à l’instant, c’est-à-dire qu’ils doivent parfois changer rapidement et fluidement la trame, délaissant l’histoire qu’ils racontent sur un athlète pour expliquer une erreur subite ou un changement de jeu. À bien des égards, les analystes doivent performer sur demande comme lorsqu’ils étaient athlètes. Pour Blythe Hartley, médaillée de bronze olympique en plongeon, « lorsque je suis sur les ondes, les sentiments que j’éprouve reflètent ceux des athlètes – je dois réagir à l’instant et performer quand ça compte. Je deviens nerveuse et je ressens la poussée d’adrénaline. »
Mais le passage du sport à l’animation télévisée n’est pas toujours facile. Un bon athlète ne fait pas forcément un bon analyste ou une bonne personnalité. Or, bon nombre des qualités et compétences qui les ont propulsés au sommet de leur sport assurent également leur succès à la télévision, notamment la pratique sans cesse, l’ouverture à l’entraînement et la croyance qu’il y a toujours place à l’amélioration. Un peu de vedettariat ne fait pas de tort non plus!
Kelly n’a pas cherché une carrière comme animatrice. Par un heureux hasard, une blessure dévastatrice au genou l’a obligée à se retirer avant les Jeux olympiques d’hiver en 2010. Elle a donné une prestation notable en ondes lors de ces Jeux, et a depuis animé trois autres Jeux olympiques ainsi que le Calgary Stampede et la Coupe Rogers de tennis. « J’y suis arrivé par hasard, et j’ai découvert que j’ai un réel talent pour ça », raconte-t-elle en riant.
Mais tout comme Kyle et Blythe, Kelly travaille extrêmement fort pour se perfectionner, amassant des piles de dossiers remplis de recherches de fond avant tous les nouveaux Jeux. Elle se concentre principalement sur les histoires des gens et des familles derrière les athlètes. Elle nous présente les athlètes au-delà de leur sport, tissant un lien entre eux et les téléspectateurs.
Et c’est là le but ultime : ces anciens athlètes nous racontent les Jeux et nous transmettent leurs connaissances, compétences et personnalité. C’est un honneur pour chacun d’entre eux d’avoir cette occasion, et ils ne la prennent pas à la légère. Kyle va encore plus loin : « J’essaie de me rappeler qu’il y a un jeune qui regarde les jeux et qui va tomber en amour avec la gymnastique. Je veux l’inspirer. »
Que les Jeux commencent!
Institut canadien du sport de Calgary : @csicalgary
Rédigé par Kristina Groves: @kngrover
Photo: Kelly VanderBeek
13/07/16