Un camp d’entraînement hors neige exigeant pour repousser les limites
Et si vous étiez un skieur alpin de niveau international? Vous vous entraînez sur la neige environ 60 jours par année. Chacune de ses journées d’entraînement contient six descentes de 60 à 90 secondes chacune. Cela équivaut à environ six à dix minutes de ski par jour pendant 60 jours. Cela ne semble pas si difficile...
Mais lorsqu’on prend en compte la logistique, la coordination, le réveil aux petites heures, les déplacements et le transport perpétuel de l’équipement, ces six descentes viennent soudainement s’ajouter à une journée déjà très longue.
Selon Matt Jordan, responsable de la préparation physique à l’ICS de Calgary, l’entraînement pour le ski alpin est très différent de l’entraînement pour les autres sports. « Les journées sont longues et incluent beaucoup de logistique et de déplacements, ce qui peut être très épuisant. La fatigue que les skieurs ressentent est très différente de celle de l’athlète ordinaire », explique-t-il.
Ainsi, l’équipe de ski alpin doit endurer des journées d’entraînement très longues, exigeantes et variées lorsqu’elle se rencontre chaque été pour un camp d’entraînement d’un mois à l’ICS de Calgary. « Ce camp a pour but de les familiariser avec les longues et dures journées d’entraînement et avec des activités variées afin de renforcer leur capacité de travail et leur capacité à faire face aux exigences du sport », affirme Jordan.
Phil Brown, un slalomeur de 25 ans et vétéran de son équipe, en est à son sixième camp. Il apprécie beaucoup le temps qu’il passe à Calgary chaque année. « Certaines journées sont vraiment longues et demandent beaucoup de concentration. Mais tout le monde est ici pour la même chose et nous sommes tous enthousiastes à l’idée de participer à ce camp; l’ambiance est positive ».
Les séances matinales d’haltérophilie s’ajoutent aux séances de glissements et de mise à carre sur glace pour améliorer les virages en slalom et aux séances d’entraînement extérieures axées sur le saut, l’atterrissage et la force globale.
Mais la plus insolite est probablement la séance d’entraînement dans le ring de boxe. Tous les jeudis après-midi, l’équipe s’amuse à donner des coups de poing au lieu d’exécuter des virages. Le but est d’améliorer la condition physique tout en développant des aptitudes qui s’appliquent aussi au ski, comme la coordination main-œil. « C’est un entraînement à plusieurs niveaux grâce auquel nous atteignons nos objectifs tout en développant de nouvelles aptitudes », affirme Jordan.
Ces nombreuses semaines d’entraînements très variés sont complétées par des exercices d’endurance sur des vélos de pistes au vélodrome. « Nous les encourageons à se dépasser de différentes façons », ajoute Jordan. Selon Brown, l’entraînement est exigeant, mais tout aussi divertissant. « Ce n’est pas agréable de toujours s’entraîner au gymnase. C’est pourquoi nous avons intégré beaucoup d’activités différentes dans les séances de l’après-midi, ce qui permet de conserver une ambiance agréable », ajoute-t-il.
Toutes ces activités permettent aux skieurs de développer des aptitudes dont ils ont besoin pour l’entraînement et la course sur neige. « Le but est de favoriser le développement de leurs habiletés afin que l’analyse de chaque environnement déclenche une réponse motrice appropriée », explique Jordan. « Cela les aidera sur les pentes puisqu’ils devront réagir de façon appropriée à des conditions qui changent constamment ».
Le but principal du camp est de faire comprendre aux athlètes que leur performance dépend du triangle formé par l’entraîneur, la force de l’équipe et l’équipe paramédicale. À l’aide du personnel de soutien, ils collaborent pour trouver tous les avantages pouvant améliorer la performance de l’athlète. À la fin du camp, les athlètes sont donc convaincus qu’ils sont fins prêts pour la saison.
La préparation est tout aussi essentielle que le maintien d’une bonne santé. Jordan ajoute que l’entraînement est aussi axé sur la mise en forme, la musculation et la sécurité des mouvements, ce qui permet d’éviter les blessures dans ce sport très à risque. « À la fin d’un tel camp, ils ont le sentiment d’être plus performants ».
Institut canadien du sport de calgary: @csicalgary
Rédigé par Kristina Groves: @kngrover
Photo crédit: Dave Holland @csicalgaryphoto
28/06/17
Sport Science Solutions, Alpine Canada Alpin, Strength and Conditioning, Matt Jordan