Essais et tribulations
Du noir, du blanc et un peu de gris. Voilà comment on pourrait décrire les critères auxquels de nombreux athlètes font face pour se qualifier à des compétitions internationales comme les Coupes du monde et les Jeux olympiques. À l’approche de la prochaine saison olympique, il y a beaucoup en jeu pour les meilleurs athlètes canadiens, et être sélectionné est plus difficile que jamais.
En patinage de vitesse sur longue piste, il y a eu un effort concerté depuis les jeux de Sotchi en 2014 pour mettre en place graduellement des critères de qualification plus exigeants visant à rehausser le niveau de performance.
Pour répondre à des normes de performance élevées, mais objectives, les patineurs sont tenus de patiner pendant des durées précises au-delà des normes de l’Union internationale de patinage et de se classer parmi les places limitées pour la course de la Coupe du monde. Les critères des Jeux olympiques sont encore plus exigeants.
Cara Thibault, directrice de haute performance pour Patinage de vitesse Canada, affirme que l’approche est le résultat de contraintes financières et du désir d’améliorer le programme de haute performance. « Lorsque nous avons pris cette décision, les gens ont protesté en disant que c’était trop difficile », dit-elle. « Mais la réalité est que les gens se montrent à la hauteur de la situation et performent mieux. Leur attitude change et ils se disent qu’ils peuvent y arriver.
Ça pourrait fonctionner. Aux récents essais de la Coupe du monde cet automne, 23 athlètes ont atteint les normes de performance 57 fois (beaucoup de patineurs patinent sur plus d’une distance), tandis qu’en 2016, seulement 18 athlètes ont atteint les normes dans 29 courses.
Marsha Hudey est une spécialiste du sprint en provenance White City, en Saskatchewan, qui a été 6e au 500 mètres aux Championnats mondiaux de distances individuelles la saison dernière, et elle a amélioré son record personnel au 500 mètres de plus de deux dixièmes de seconde dans le cadre des essais. Elle dit savoir quoi faire en général pour être sélectionnée, mais ne regarde pas tous les critères de trop près. « Je ne veux pas trop y penser », dit-elle. « J’essaie de me concentrer sur ma performance. »
En bobsleigh, les membres de l’équipe sont également choisis selon des critères de performance objectifs et, même si l’entraîneur-chef peut faire des choix en fonction des gens qui travaillent le mieux ensemble, les athlètes doivent tout de même mériter leur place.
La double médaillée d’argent aux championnats du monde Melissa Lotholz affirme que la sélection de l’équipe est un processus continu basé sur les données de la performance, mais aussi sur des notions abstraites comme la dynamique d’équipe, l’expérience et l’effort donné à tout moment.
Todd Hays, l’entraîneur-chef de Bobsleigh Canada Skeleton, a dit dans une entrevue qu’il a donnée à CBC Sports que l’approche est aussi objective que possible. Il explique : « Nous faisons les calculs mathématiques et nous essayons de garder le processus complètement impartial et professionnel. Nous essayons simplement de laisser les données parler d’elles-mêmes. Lorsque nous choisissons les membres de l’équipe olympique, nous essayons de choisir les hommes et les femmes ayant les meilleurs résultats, et qui, selon nous, donneront au Canada les meilleures chances de remporter des médailles. »
Melissa sait qu’il n’y a aucune garantie, alors elle se concentre sur sa propre performance et sur les choses qu’elle peut contrôler. « Je privilégie la simplicité, je fais confiance au processus et je laisse les résultats parler d’eux-mêmes. Je donne simplement le meilleur de moi-même. » Marsha et ses coéquipières ont adopté une approche semblable. « Nous ne parlons pas beaucoup des critères », dit-elle. « Nous savons toutes ce que nous avons à faire. Nous venons simplement nous entraîner. »
Les critères de qualification, simples ou complexes, servent à mettre en place la meilleure équipe possible pour obtenir les meilleurs résultats possible et le but est toujours la performance. « Le but est de remporter des médailles à répétition », dit Mme Thibault. « C’est la base de la haute performance – la fin doit être la meilleure partie. »
Institut canadien du sport de calgary: @csicalgary
Rédigé par Kristina Groves: @kngrover
Photo crédit: Dave Holland @csicalgaryphoto
01/11/17
Sport Science Solutions, Speed Skating Canada, Mental Performance, Olympic Games