#ONPEUT chercher des données
Recueillir des données auprès de patineurs de vitesse est un emploi à temps plein pour Scott Maw, physiologiste au sein de l’ICS Calgary et de l’équipe de soutien intégré principale de Patinage de vitesse Canada. L’analyse des données fournit des informations que les entraîneurs peuvent utiliser pour mieux connaître les athlètes individuels. Cette connaissance permet de prendre des décisions sages pour optimiser la performance.
Cela semble facile, pas vrai?
Dans un monde idéal, ce serait le cas. Mais les athlètes sont des individus complexes dont les réactions à l’entraînement sont variées. Ajoutez d’autres facteurs à l’extérieur de l’entraînement et des épreuves, comme le travail, l’école et les relations, et vous voilà aux prises avec un fouillis à démêler. C’est pourquoi le travail de M. Maw est si intéressant et rempli de défis.
Il a élaboré un cadre pour que les athlètes et les entraîneurs puissent quantifier la quantité, l’intensité et le type d’entraînement de chaque athlète et identifier les sources de stress extérieures. La prochaine étape est de comprendre comment l’athlète réagit à l’entraînement et au stress afin de lui permettre d’optimiser sa charge de travail et d’obtenir la meilleure performance tout en réduisant le risque de blessure et de maladie.
« Notre objectif est d’essayer de comprendre la relation entre les charges d’entraînement externes et internes », explique M. Maw. Les charges externes comprennent des variables comme la distance parcourue à vélo, les longueurs totales effectuées en patins et les poids soulevés, alors que les charges internes comprennent le pouls, le taux de lactate dans le sang, l’effort perçu et la variabilité du pouls. Ils font aussi le suivi des variables comme les blessures, la maladie, la performance, les heures de sommeil et la qualité du sommeil.
Muni de ces informations, M. Maw collabore étroitement avec les entraîneurs pour les aider à optimiser l’entraînement de chaque patineur. « Par exemple, un simple test de pouls le matin pour mesurer la variabilité du pouls peut nous indiquer de quelle manière l’athlète a réagi au stress le jour précédent, comment il supporte sa charge de travail en général ou comment il récupère après un bloc d’entraînement », dit M. Maw.
M. Maw a mis près d’une décennie pour élaborer le programme de suivi et il se base sur la science et les recherches les plus récentes ainsi que sur les connaissances qu’il a acquises en travaillant. Ces renseignements aident les entraîneurs à apporter des changements plus ou moins grands à leur programme, surtout lorsque les variables qu’ils mesurent s’écartent trop longtemps de la normale.
Depuis la mise en place du programme de suivi, M. Maw affirme que le plus grand défi est de faire collaborer les athlètes. « Si les athlètes ne s’y prêtent pas, nous ne pouvons rien changer », déplore-t-il. « La constance est primordiale, mais la collaboration n’est pas toujours au rendez-vous. Nous avons besoin de données constantes pour prendre des décisions éclairées, mais nous ne les obtenons pas toujours. » Tout de même, le bon côté est que nous connaissons mieux les athlètes en tant qu’individus. Nous pouvons donc contribuer à maximiser leur performance tout en prévenant les blessures et la maladie.
Contrairement au patinage de vitesse, où le suivi des athlètes est un processus bien ancré, on en est au tout début dans le patinage artistique. Kelly Quipp, physiologiste du sport et chef du laboratoire de performance de l’ICS Calgary, travaille avec des patineurs artistiques canadiens, dont Patrick Chan et Kaetlyn Osmond. Mme Quipp se trouve maintenant dans la même situation que M. Maw il y a dix ans, au point de départ pour élaborer un programme de suivi pour un sport qui n’a pas fait l’objet d’un suivi des paramètres physiologiques de la performance.
« Pour les athlètes de l’équipe nationale comme Kaetlyn et Patrick, le suivi se limite à enregistrer des données d’entraînement, notamment le pouls, le taux de lactate dans le sang et les séances d’haltérophilie », mentionne Mme Quipp. Elle ajoute que leur objectif est d’enregistrer les heures d’entraînement sur la glace afin d’obtenir des données permettant de commencer à en mesurer le volume.
Mme Quipp a également utilisé le questionnaire Hooper MacKinnon, qui comprend un ensemble de questions quotidiennes auxquelles les athlètes répondent pour s’auto-évaluer sur des variables comme le sommeil, l’humeur et la nutrition, lesquelles aident à faire le suivi des répercussions des charges d’entraînement au fil du temps. « Les patineurs artistiques s’entraînent souvent six fois par jour si on tient compte des cours de danse, de saut en dehors de la glace, de lever et d’art dramatique », dit-elle. « Donc, tenter de donner des informations aux entraîneurs concernant le volume d’entraînement et la réaction individuelle des athlètes a été utile. »
Mme Quipp espère bâtir un programme de suivi plus solide qui comprend des analyses pour aider les entraîneurs à comprendre comment les athlètes réagissent à l’entraînement, comme M. Maw l’a fait pour l’équipe de patinage de vitesse.
Pour M. Maw et Mme Quipp, l’objectif est toujours d’améliorer la performance, et faire des recherches poussées pour obtenir des données est très efficace.
Canadian Sport Institute Calgary: @csicalgary
Institut canadien du sport de calgary: @csicalgary
Rédigé par Kristina Groves: @kngrover
Photo crédit: Dave Holland @csicalgaryphoto
15/02/18
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